POUR LES CROQUEURS DE MOTS
"L'ascenseur"
Ecrivez une poésie ou un récit
sur le thème de "l'ascenseur"
sans utiliser ni employer les mots :
ascenseur, monter, escalier,
immeuble, cage, étage
Bon courage !
Un thème qui me replonge bien loin dans mes souvenirs d'enfance..
chez TRICOTINE ici à la campagne, on sort on rentre comme dans un moulin, à la seule force de nos petites pattes, pas la moindre dénivellation, pas même un semblant de trottoir....
Repartons en arrière, vers l'ère Parisienne, vers ma préhistoire !
ma Kâpitale..
j'habitais dans un hôpital, non que je sois malade, mais passons les détails...
Je devais avoir quoi?....une huitaine d'années?
quand ils l'ont installé,
les messieurs aux costumes marqués OTIS,
on était aux aguêts, avec ma petite copine Floflo
qui mettait toujours ses chaussures à l'envers "comme le roi Dagobert!"
on n'en croyait pas nos yeux...
on en avait pourtant déjà vu, bien sûr, mais ceux d'un autre temps, qui faisaient des bruits effrayants,aux grilles ouvragées, mini habitacles, poulies apparentes;
bien que plus élégants, n'étaient que monte charges.
Celui là c'était un géant ! capable de transporter les chariots , les malades en fauteuils roulants et les visiteurs nombreux dans ce genre d'endroit.
Machine rutilante tout de métal vêtue,

des voyants lumineux de différentes formes et couleurs!
mieux qu'un arbre de Noël ! Machine futuriste s'il en est !
On les a épiés les pauvres ouvriers, on leur a cassé les pieds pour savoir quand il serait mis en service...
interdit aux enfants non accompagnés qu'ils disaient!
"Nous on n'est jamais accompagnées, on habite ici !
en plus on est obligées de passer par là pour descendre jouer sur le terrain plus bas"
En fait de terrain de jeu nous avions trouvé mieux !
Une fois le bon bouton poussé! il ouvrait grand la bouche!
le sésame vers les parties de rigolade... On s'engouffrait dans la caverne d'Ali baba, avec des cris de joie, pressions tous les boutons, "jouions de l'accordéon" bien consciensieusement,
bon élève, il s'arrêtait à chaque niveau (seulement trois en fait),
nous sautions à cloche pied sur chacun des paliers, le jeu consistait à rentrer juste après sa sonnerie, avant la fermeture des portes, si on râtait ce n'était pas trop grave,la machine infernale avec son oeil de cyclope, nous repérait et retenait ses bras pour ne pas nous écraser...
Magique la chose !
Il arriva un temps où nous nous sommes lassées, il fallait inventer un autre jeu, un jeu qui mettrait nos compétences sportives un peu plus en avant:
Nous appelions la cabine au troisième palier, attendions qu'elle arrive,qu'elle s'ouvre, la programmions pour le rez de chaussée,et dévalions, parfois au risque de tomber, les 80 marches, pour arriver avant la sonnerie.
Puis nous avons grandi, trouvé d'autres passions, l'avons abandonné à son rôle utilitaire, l'avons même snobé, il n'était plus guère notre meilleur copain,témoin et compagnon de nos jeux interdits.
J'en ai connu plus tard, bien plus sophistiqués, avec même des clés réservées aux locataires pour parvenir à des espaces ou piscines privés.
Maintenant je n'aime plus ces mangeurs de foule, ces compacteurs d'humains, ces étouffe chrétiens, qui vous propulsent à des années lumières à la vitesse de l'éclair, vous en sortez vidés avec le mal de mer, sans avoir respiré même une bouffée d'air!
J'aime les marches qui tournent en colimaçon, qui craquent sous le pas, sentent l'encaustique, habillées de tapis aux motifs exotiques, usés par les pas de la copropriété..
ça sent "mon vieux Paris",
oh oui là je respire !
ça sent les visites chez tante Marguerite
une vraie Parisienne "d'un autre temps " qui, à 80 ans trouvait que ses voisines bien plus jeunes qu'elle devaient rester chez elles:
"A leur âge, elles ne devraient plus habiter au cinquième, elles font bouchon, elles ne descendent plus assez vite " disait-elle !